"Préavis de grève chez les animaux" chroniqué dans le journal Factuel.info

 

L'arbre qui parle et les animaux qui défilent

chronique
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Philippe Rouply a écrit un conte philosophique : Préavis de grève chez les animaux... Un jour, un arbre l'a prévenu : « Ne fais pas l’impasse sur l’invisible, car, un jour ou l’autre, il peut devenir visible aux yeux des incrédules de ton espèce... »
Philippe Rouply mène une double vie. Il est écrivain et travaille chez PSA.
Préavis de grève chez les animaux, de Philippe Rouply, 126 pages, 8 euros, Editions Delizon.

Monsieur le Président, je dois vous prévenir : les animaux du monde sont sur le point de faire grève.
- La grève des animaux, dites-vous ! Franchement, comment peut-on croire cela ? C’est tout bêtement ridicule. Pourquoi pas une manifestation de nains de jardin, pendant que vous y êtes ?

Effectivement, comment croire que les animaux du monde pourraient se mettre en grève ? Plus d’œufs, plus de lait, plus de viande… Mais arrêtons-nous un instant sur cette hypothèse. Que deviendraient les hommes si les animaux se révoltaient ? Philippe Rouply, dans ce conte malicieux, conduit son lecteur à se poser la question du rapport entre l’homme et la nature, entre l’homme et les animaux.

Augustin, un écrivain mis au courant de l’urgence à traiter le problème, avant que le monde soit mis au pied du mur, demande audience auprès du Président de la République. Il prétend être le porte-parole des animaux. Est-il fou ? La question se pose, le Président se la pose. Néanmoins, amusé au début, inquiet quand les animaux commencent à défiler dans les rues de Paris, puis sous les fenêtres de l’Elysée, il est contraint de prendre des décisions.

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Philippe Rouply mène une double vie, comme beaucoup d’écrivains. Quand il n’écrit pas des romans sous forme de fable, ou de conte, destinés à alerter les citoyens que nous sommes sur les problèmes que nous aurons à affronter si nous continuons à malmener, à maltraiter la nature et les animaux, il travaille chez PSA, à Sochaux-Montbéliard, où il est chargé de la logistique.

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Pour Augustin l’écrivain, tout commence en Lozère, dans une forêt.

Cette nuit là, je me suis réveillé sous un arbre difforme qui semblait sorti tout droit d’une bande dessinée.

Dans un conte, cela va de soi, l’arbre s’adresse à Augustin après qu’un violent orage ait causé quelques ravages

... C’était un vent furieux, en rafales. Des tas de brindilles tournoyaient dans les airs, tandis que des branches étaient arrachées aux arbres.

À cet instant précis, toutes les feuilles de l’arbre dégringolèrent. Il se trouva subitement dépouillé de ses habits végétaux. Il se passa une chose étrange : la terre avala toutes les feuilles du vieil arbre et la boue se mit à baver une sorte de résine verte.

- L’Arbre… euh, je veux dire… mon arbre… s’est mis à me parler.

Ecouter au-delà des apparences

Augustin, un écrivain raisonnable, s’étonneIl y a de quoi ! Il émet quelques objections, doute de la réalité de ce qu’il vit. L’arbre répond :

- Pourquoi pas ? Tu trouves cette situation irréelle, mais je peux t’assurer que tu es bel et bien dans la réalité. Tu n’es pas dans un rêve, si c’est ce que tu penses. Il faut toujours croire, espérer et écouter au-delà des apparences. Ne fais pas l’impasse sur l’invisible, car, un jour ou l’autre, il peut devenir visible aux yeux des incrédules de ton espèce.

Non seulement l’arbre d’Augustin parle, mais aussi, il philosophe. En fait, il est une sorte de sentinelle, bien au courant des problèmes que les hommes causent à la nature, aux animaux, et donc à la planète toute entière. Si on ne les stoppe pas, les hommes courent à leur perte. Ils fabriquent eux-mêmes les causes qui les perdront. Beaucoup plus sage est la nature (qui émet des signaux d’alarme), et beaucoup plus sages sont les animaux. Ils vont entrer en action, puisque les hommes ne le font pas.

- …. Imagine un instant que je te dise tout haut ce que les animaux pensent tout bas de vous, les humains. Le monde serait bien surpris de découvrir les pensées secrètes des animaux, tu ne crois pas ?
Est-ce que cela veut dire que la nature a dans l’idée de se venger des hommes ? Que nous sommes réduits à devenir les prochaines victimes des animaux ?
- Non, il ne s’agit pas de vengeance, mais plutôt d’un besoin de reconnaissance. Comment dire, il s’agit de remettre les pendules de la vie à l’heure. Les humains prennent une place de plus en plus grande sur la terre, au détriment des animaux, et par conséquent, de la nature. Les uns ne vont pas sans les autres….

Tout est dit. Bien entendu, Augustin ne se laisse pas convaincre si facilement que cela. L’arbre doit développer, et développer encore d’autres arguments. Et même, emprisonner l’écrivain à son pied dans un cercle magique, grâce à un sortilège. Sinon, le sceptique aurait fui.

Préavis de grève pour le neuf juillet

À force d’arguments, Augustin est convaincu.

À présent, je dois aller voir le président. Cela ne suffira peut-être pas, mais je ferai tout mon possible.

Il y a même une date prévue pour le début de la grève. Ce sera le neuf juillet.

Dans les contes, comme dans la vie réelle, ceux qui sont au pouvoir n’écoutent rien de ce que dit « le peuple d’en bas ». Augustin est même « embastillé » dans un hôpital psychiatrique, en compagnie d’un homme persuadé d’être enceinte. Une nouvelle preuve des dangers d’aller dire la vérité aux puissants !

Préavis de grève est un conte, c’est aussi une fable, un rêve. Mais contes, fables et rêves ne sont-ils pas parfois annonciateurs d’événements réels ? Les dangers dénoncés par Augustin ne sont-ils pas déjà en marche ?

Respect de la nature, respect des animaux à qui enfin on reconnaît la qualité d’ « êtres vivants doués de sensibilité », il est plus que temps de s’en préoccuper vraiment. Il est plus que temps d’écouter Augustin. D’écouter Philippe Rouply. Un sage, à l’instar de l’arbre de la forêt.

 

 

 

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Philippe Rouply
Philippe Rouply

Philippe Rouply mène une double vie, comme beaucoup d’écrivains. Quand il n’écrit pas des romans sous forme de fable, ou de conte, destinés à alerter les citoyens que nous sommes sur les problèmes que nous aurons à affronter si nous continuons à malmener, à maltraiter la nature et les animaux, il travaille chez PSA, à Sochaux-Montbéliard, où il est chargé de la logistique.

Il se définit donc comme un écrivain-ouvrier, ou comme un ouvrier-écrivain. Ce qui ne va pas de soi.

Enfant, il est de ceux dont la lecture lui a permis de s’évader, de connaître d’autres horizons. Pourtant, dans sa famille, la lecture n’était pas particulièrement privilégiée.

Il est des rencontres qui vous forgent un homme, un écrivain. La lecture de Stefan Sweig, La confusion des sentiments, tout particulièrement, lui fait espérer écrire un jour aussi bien que l’immense écrivain.

La pratique assidue de la lecture conduit souvent à l’envie d’écrire. Philippe Rouply n’a pas échappé à cette forme de malédiction, ou de bonheur. S’il lisait, l’enfant écrivait aussi. Il n’a d’ailleurs pas cessé d’écrire jusqu’à l’âge adulte, hormis quelques années où il a cessé de le faire. Il a repris la plume, encouragé par le soutien sans faille de son épouse et de ses enfants. Il ne voulait pas que tout ce travail reste enfoui au fond d’un tiroir.

Difficile de passer outre les préjugés qui veulent qu’un ouvrier n’écrit pas, parce qu’il ne saura pas le faire, que ce domaine d’expression ne lui appartient pas. Difficile ensuite de trouver une maison d’édition. Philippe Rouply est passé outre ces embûches, autant mentales que sociales.

Son centre d’intérêt, c’est la nature, les loups tout particulièrement. Son premier roman, Le pacte des sauterelles, écrit sous la même forme que le deuxième, un conte, une fable, est également paru chez Delizon.

Son prochain projet d’écriture, un polar. Qui parlera également de la nature. Et plus tard, un autre roman, dont le sujet reste encore secret. Il y sera question des hommes. De leur grandeur, mais aussi et trop souvent de leur petitesse.

 

 

Contact

philippe-rouply oranginal@orange.fr